Les bornes

En Italie, les routes étaient toutes bornées par des bornes hectométriques, soit tous les 100 mètres, kilométriques, soit tous les 1000 mètres et, tous les dix kilomètres, une borne plus importante était installée. Je les ai appelée, "bornes déca-kilométrique"... Je sais, c'est faux, mais au moins c'est explicite.

De nos jours, comme partout, les autorités Italiennes cherchent à faire des économies et les bornes sont de plus en plus remplacées par des petits panneaux métalliques qui ne ressemblent à rien...!

Une borne de première génération fixée contre un mur de soutènement à Châtillon dans le Val d'Aoste. Le 4 Romain est pour dire "4 hectomètres depuis le dernier kilomètre parcouru" (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Les premières bornes hectométrique étaient installées si possible perpendiculairement le long des routes. Mais, là où la place manquait, elles pouvaient aussi bien être implantées parallèlement ainsi que, comme vous le verrez, fixées contre les murs de soutènement qui protègraient les routes des éboulements. De forme rectangulaire avec la partie sommitale arrondie, comme presque toutes les bornes du monde, la première génération de ces bornes avaient les indications gravés dans la face la plus large. Ce n'était en fait que le chiffre représentant les centaines de mètres depuis le dernier kilomètre. Exemple, un 4 voulait dire "400 mètres depuis le dernier kilomètre." En outre, ce chiffre était en chiffre Romain 

La génération suivante de ces bornes gardèrent la même forme mais les indications étaient plus détaillées et ont été inscrites sur des plaquettes métalliques plus lisible fixées  sur les faces de la borne. En plus de la centaine de mètre, il était inscrit le kilométrage dans lequel s'inscrivait l'hectomètre.

Cette borne se trouve à Bassano del Grappa dans la province de Vicenza sur un bout détourné de la SS 47 comme on peut le lire sur le flan de la borne Sur les parties faisant face à la route, en gros est signalé le kilométrage, 46, où l'on se trouve. (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Les bornes kilométriques ont une forme originale qui fait penser à une petite maison. Les première borne étaient assez minimaliste avec juste le kilométrage gravé dans la pierre de l'endroit où la borne se trouve, et parfois, le numéro de la route. Ces bornes étaient taillée dans la roche

Borne kilométrique à Mercenasco sur la SS 26 comme écrit dans le cartouche blanc à l'intérieur de la plaque bleue. Cette borne se trouve au Km 19 de la route et à 2 Km de Candia (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Les bornes kilométrique plus récentes furent faites comme leurs homologues hectométrique, en béton avec des plaques incorporées portant les descriptions du lieu où l'on se trouve, de la route empruntée et des villages que l'on trouve sur cette route d'un côté et de l'autre de la borne. En outre, elles ont toujours gardé leur forme originelle même si dorénavant, elles furent fabriquée en béton et non plus taillées dans la roche.

Cette borne indiquant 80 kilomètres se trouve sur la commune de Gros Breil sur la SS 26 dans le Val d'Aoste. Vous pouvez constater comme elle est beaucoup plus grosse que les bornes kilométriques. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

J'ai nommé ces bornes de cette façon même si ce n'est pas trop Français... Elles furent installées tous les dix kilomètres et étaient beaucoup plus imposantes que les bornes kilométrique normales. 

Contrairement aux autres bornes celles là n'auront jamais de plaques de métal et les inscriptions étaient toujours gravées.

Cette borne de fin ou début de route se trouve au sommet du col du Grand Saint Bernard au bout de la SS 27. Elle a une particularité. Elle portait sur la partie arrière en relief le "faisceau de licteur" emblème du pouvoir fasciste de Mussolini qui a visiblement été martelé à la fin de la guerre pour en effacer le souvenir. On devine encore les contours de cet emblème (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

La première route construite par les Romains fut la via Appia du nom de son concepteur le censeur Appius Claudius. Elle reliait Rome à Brindisi dans le talon de la péninsule Italienne. Les routes Romaines apportaient à l'époque un confort inconnu des voyageurs jusque là grâce à leur largeur suffisante pour le croisement des chariots, aux "rails" de guidage creusés dans la chaussée pour tenir les chariots sur la route lors de passages dangereux, aux bornes milliaires, aux ponts, aux auberges où les voyageurs pouvaient trouver tout ce dont ils avaient besoin, etc, etc. Pour commémorer la construction et le progrès apporté par cet ouvrage, une colonne terminale fut élevée à la fin de la route.

Il semblerait que, bien plus tard, en Italie cette façon de faire fût reprise puisque j'ai trouvé (pour l'instant) deux routes dont un petit monument, que l'on peut classifié dans la famille des bornes, signalait le départ ou la fin (suivant de quelle côté l'on se dirige) de ces routes. Certe ces petits monuments n'ont pas les dimensions imposantes des la colonne Romaine sitée plus haut, mais ça reste dans la tradition...!